Salut Christophe ! Incarner Monsieur, le frère du roi, chaque soir, est-ce un sacredoce ou toujours un plaisir ?
Toujours un plaisir parce que je réinvente tous les soirs. Parfois je me trouve moins bien... mais il n'y a pas de spectacle qui se ressemble, ça varie, et c'est ce qui est bient. Même dans la comédie, j'ai une petite scène de théâtre et je la réinvente quotidiennement... Il n'y a jamais la même intention, nous avons assez de liberté en réalité.
Cette expérience t'a-t-elle un peu donné envie d'être comédien ?
Jouer la comédie est une excellente sensation, donc pourquoi pas ? Si l'on me proposait un rôle intéressant, je ne dirais pas non... Mais avant tout, ce qui m'intéresse, c'est de sortir un album solo et d'en être fier. Pour le moment, je le touche encore du doigt, mais je n'y suis pas encore... Je vais travailler toute l'année en parallèle pour faire un bel opus.
As-tu hâte d'entreprendre ton projet solo ?
Oui, mais d'abord, je compte bien profiter pleinement de cette aventure pendant un an, un an et demi. C'est une aventure humaine extraordinaire : plus de deux cents personnes travaillent sur cette comédie musicale ! Chaque soir, nous sommes cinquante artistes dans les loges, c'est le grand frisson et, franchement, je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien. Je croyais qu'il y aurait des problèmes d'ego, de rivalités et, finalement, il n'en est rien. C'est le pied!
Raconte-nous une anecdote sur le spectacle...
Oh ! Il y en a déjà pas mal à raconter mais, par exemple, une fois durant le premier acte, à la fin d'À qui la faute, je suis sur le lit et je tiens la main de Manu mais, malheureusement, ma bague s'est coincée dans la doublure de sa manche. Nous avons pris un de ces fous rires parce que nous n'arrivions pas à nous débloquer...
Est- ce que les critiques te font peur ?
Bien sûr ! Mais, jusqu'à présent, je crois les doigts, les critiques sont assez bonnes. C'est pluôt cool et ça reconforte... Mais il est vrai que ça fait peur car, de toute façon on ne peut pas plaire à tout le monde ! Donc je sais que ça me pend au nez de lire de mauvaises critiques. Moi, je suis à fond dans mon trip. Sur scène, j'essaie d'avoir la pêche et de donner tout ce que j'ai. Je vis mon personnage à deux cents pour cent. Après, si ça plaît, tant mieux, si ça ne plaît pas, je continue... Demain, je serai encore sur scène et tant qu'on parle de moi, tant mieux. Je relativise...
Que fais-tu pour te détendre avant de monter sur scène ?
En fait, j'ai toujours une bonne pression avant de monter sur scène, donc ça dépend de l'etat d'esprit dans lequel je suis. Certains soirs, je vais m'isoler, faire des vocalises et des assouplissements pour me préparer un petit peu physiquement. Et d'autres, je vais parler à tout le monde, je suis excité comme une puce, donc c'est assez paradoxal !
Es-tu superstitieux ?
Un peu... J'ai toujours un petit gri-gri avec moi, un chapelet tibétain.
Comment te décrirais-tu à une personne qui ne te connaît pas ?
Je pense être quelqu'un de positif et de bonne humeur au quotidien. J'adore m'éclater, je crois être un bon vivant, un épicurien... Mes défauts ? Je suis un gros hypocondriaque, je me vois toujours malade, je me plains souvent...
Que fais-tu quand tu ne bosses pas ?
Quand je ne joue pas de la musique, je ne suis pas très heureux... J'ai du mal à partir en vacances sans ma guitare, c'est grave ! C'est simple, si je n'écris pas de textes, si je ne joue pas de la guitare, si je ne compose pas, au bout de trois jours, j'ai un manque réel et je ne suis pas bien. Et je finis par prendre la tête aux gens qui m'entourent...
Quels thèmes de textes t'inspirent ?
En général, mes chansons parlent de l'amour, de l'amour passionnel, détaché... Aussi, j'écris beaucoup sur la solitude. On m'a d'ailleurs écrit un texte sur mesure, un spleen sur l'angoisse de la solitude. Ca parle d'il y a trois ans, quand je vivais dans ma chambre de bonne avec l'incertitude absolue de savoir si je réussirais dans ce métier. J'étais signé dans une grande maison de disques, ça pouvait arriver à tout moment, mais ça ne l'a pas fait : les radios ne voulaient pas trop passer mes singles. Ce symptôme me touche énormément parce qu'on y a tous le droit ; à un moment donné, dans sa vie, on se sent vachement seul... De toute manière, je pense qu'on est tout seul. C'est mon côté sombre ça !